Il existe de nombreuses couleurs de pelage. Les différentes combinaisons possibles d’allèles sont responsables des différentes couleurs de pelage. Cette génétique complexe peut causer certaines pathologies qui sont directement liées à la couleur du pelage de votre compagnon. Il est donc intéressant de s’informer quant aux risques liés à certaines couleurs précises de robe.

La couleur blanche

La couleur blanche est caractérisée par une production de mélanine plus faible, ce qui rend les animaux au pelage blanc plus sensibles au soleil et aux UV. Il existe donc par ce biais une prédisposition génétique aux cancers de la peau, surtout chez les sujets adultes qui sont donc plus âgés et ont été plus exposés au soleil que
les animaux jeunes. Les zones les plus touchées sont les zones présentant souvent une peau plus fragile, comme la truffe, le bout des oreilles ou la peau des bourses chez les mâles.

On peut observer assez fréquemment des kératoses actiniques, inoffensives et bénignes. En effet, il s’agit de lésions dites précancéreuses qui sont très courantes et dues à une exposition prolongée aux UV. Néanmoins, ces lésions précancéreuses peuvent évoluer en carcinome épidermoïde. Il s’agit d’une tumeur très agressive et au pronostic souvent réservé. En effet, elle peut mener à l’euthanasie, notamment si l’os est touché. Chez les animaux qui s’exposent au soleil, il peut être recommandé d’appliquer de la crème solaire ou de l’écran total sur les zones sensibles. Cette solution n’est pas très pratique chez le chat car il fait sa toilette. Lorsqu’on commence à observer une kératose actinique chez un chat blanc, on peut proposer une éviction solaire ou bien une photothérapie dynamique. Celle-ci consiste en l’application d’un gel qui pénètre dans les cellules modifiées, le tout suivi d’une exposition à la lumière à une certaine longueur d’onde pour activer les effets du gel et conduire à la mort des cellules de la kératose.

La couleur blanche est également liée, chez certains animaux, à de la surdité. Chez les chats notamment, la transmission génétique de la couleur blanche se fait de manière dominante, c’est-à-dire qu’il suffit d’avoir une seule version de l’allèle muté “couleur blanche” pour que le chat soit blanc. Or, le fait d’avoir les deux allèles mutés pour la couleur blanche (ce qu’on appelle être homozygote pour ce gène) peut entraîner de la surdité. En effet, ce gène a également un rôle dans le développement de l’oreille interne et l’allèle muté peut entraîner une dégénérescence de l’organe responsable de la perception des sons. C’est pourquoi il est préconisé de ne pas reproduire deux animaux présentant un pelage entièrement blanc ensemble, afin de limiter les risques de survenue de surdité chez la descendance.

Il est possible de réaliser des contrôles auditifs, notamment le test BAER, Brainstem Auditory Evoked Response. Ce test doit être effectué par un vétérinaire formé, qui mesurera l’activité cérébrale du chat en réaction à des bruits de clic.

L'alopécie des robes diluées

Encore mal connue dans son mode de fonctionnement et de transmission, l’alopécie des robes diluées se caractérise par une perte de poils chez les chiens ayant un pelage dilué (bleu, beige). Il s’agit de la génodermatose (pathologie dermatologique transmise génétiquement) la plus fréquente chez le chien, bien que souvent sous-diagnostiquée. La perte des poils est définitive, il n’y a pas de repousse. Il est important de noter que cette maladie ne touche pas tous les animaux au pelage dilué ; malheureusement, il n’existe aucun test génétique afin de déterminer si un chien dilué est porteur sain (il possède le gène de la maladie mais n’a aucun symptôme), sain ou malade. Le seul moyen de diagnostiquer cette maladie est d’en observer les symptômes. Ainsi, le traitement est symptomatique, c’est-à-dire qu’il va viser à apaiser les symptômes du chien, notamment avec des shampooings et des compléments alimentaires.

Même si cette maladie n’a pas de remède (le chien restera atteint toute sa vie, on peut seulement chercher à apaiser l’animal), elle n’en est pas pour autant dangereuse quant à la viabilité de votre compagnon. C’est une maladie essentiellement esthétique.

Les robes merle et arlequin

Ces robes dites bigarrées peuvent entraîner certaines pathologies. Dans un premier temps, on peut s’intéresser à la nomenclature un peu complexe de ces pelages, qui dépend des races de chien.

  • Bleu merle : teinte dominante bleue avec des taches noires (bleu bigarré). Par exemple, chez les Teckels ou les Beaucerons, on parlera plutôt de robe arlequin, bien que l’apparence soit strictement identique à une robe bleue merle. Chez le Dogue Allemand, en revanche, la robe arlequin est différente, avec une robe majoritairement blanche avec des bigarrures noires.
  • Rouge merle : teinte dominante beige avec des taches marron.

Les robes merles se retrouvent principalement chez les Border Collie, les Colley, les Bergers Australiens, les Corgis, les Beaucerons, les Teckels, les Bergers des Shetlands… On peut noter que les chiens merles ont très fréquemment des yeux vairons ou marbrés.

Cette couleur est due à une mutation génétique qui agit sur la mélanine et ne les diffuse qu’à certains endroits. Comme pour la couleur blanche du pelage chez le chat, il n’est pas nécessaire que les deux allèles, codant pour la couleur, soient mutés pour que le chien soit merle ; il s’agit d’une mutation dominante, où les hétérozygotes (individus possédant un allèle muté et un allèle non muté) peuvent être merles. Effectivement, ils ont la possibilité d’être merles mais ne le sont pas systématiquement en raison de la pénétrance incomplète du gène (c’est-à-dire que tous les individus possédant l’allèle muté ne développeront pas nécessairement la caractéristique “merle”). On parle souvent de robe merle fantôme ou cryptique, car la robe est “cachée”, dans le cas d’un individu hétérozygote n’ayant pas développé une robe merle. Chez les chiens homozygotes, c’est-à-dire ceux qui possèdent les deux allèles mutés, on observe un dysfonctionnement du système nerveux central. Ces chiens, dits “double merle”, présentent un blanc envahissant.

Le dysfonctionnement du système nerveux central peut entraîner différents types de pathologies :
  • Surdité, qu’elle soit unilatérale ou bilatérale. Cette surdité est liée à un mauvais développement de l’oreille interne dans la plupart des cas.
  • Cécité et troubles oculaires : de nombreux troubles oculaires peuvent être relevés chez les chiens double merle, notamment une absence d'oeil, un rétrécissement du globe oculaire. Les glaucomes, cataractes et autres troubles de la vision sont également plus fréquents chez les chiens double merle.
  • Malformations cardiaques.
  • Problèmes cutanés tels qu’une sensibilité aux UV en lien avec la couleur diluée.

La SCC, Société Centrale Canine, interdit le mariage de deux chiens merles depuis 2017 afin de prévenir les risques des différentes pathologies évoquées ci-dessus. Il existe des tests génétiques afin de savoir si un chien merle est hétérozygote ou homozygote pour le gène merle.

À retenir...

Ainsi, on remarque que de nombreuses pathologies peuvent être liées à la couleur de la robe de son compagnon poilu. Il est donc important de s’informer afin de prendre au mieux en charge et anticiper les potentielles maladies de son animal.

En cas de doute, par exemple si vous remarquez le développement de lésions noires sur les oreilles ou la truffe de votre chat blanc, il est important de consulter un vétérinaire afin qu’il puisse éclaircir la situation et proposer des solutions adaptées. Une intervention rapide peut prévenir l’apparition de complications plus graves et assurer à votre compagnon une qualité de vie optimale à vos côtés.